Belmiro de Almeida: "Maternidade em circulos" -1908-
Aujourd'hui...Après des études de journaliste à l’ULB de Bruxelles, et quelques années au service de la revue hebdomadaire « Télémoustique » dans les années 80’s (dont un cahier important était destiné à la musique anglo-américaine, conçu dans un esprit proche de la publication New Musical Express anglaise, assez branchée et légèrement snob, car sans internet, les « critiques » étaient très courtisés et s'y croyaient un peu), je me suis formé en Histoire de l’Art, au Musée des Beaux Arts de Bruxelles. Des études suffisamment flexibles pour mener un travail en parallèle dans l’hôtellerie. Passionné de peinture, j’ai continué à lire et étudier l’art pictural de toutes les époques, avec une préférence pour la période 1830-1970.
Quand je me suis rendu pour la première fois au Brésil, en 1989, j’ai donc visité quelques musées habituels à Rio de Janeiro, mais sans aucune connaissance historique, ni circonstancielle. Ma déception fut grande: ce qu’il y avait de meilleur ressemblait à ce qui se faisait en Europe - souvent 10 à 20 ans plus tard -, sans que j’y trouve l’identité du pays où je me trouvais.
En réalité, c’était assez logique puisque les brésiliens, et les peintres d’autres nations, venaient étudier à Paris, fin du 19ème siècle, début 20ème.
Belmiro de Almeida: "Dois meninos jogando de bilboqué" s/d
Je ne me souviens pas cependant d’avoir vu les grands noms du Modernisme, car à l’époque, les musées étaient souvent fermés pour « réformes de longueurs indéterminées ». Bref mon idée était faussée...en partie.
Concentré sur la musique, c’est cependant la peinture populaire, appelée de « naïve » qui, quelques années plus tard m’a reconnecté avec l’âme brésilienne de la peinture.
Après cette introduction un peu formelle, mais obligatoire, je reviens en temps réel, pour signaler que, depuis que je suis à São Paulo, j’ai ressenti le besoin de combler ce manque, et j’ai acquis tant bien que mal des ouvrages sur la peinture qualifiée d’érudite (avec, entre temps, des connaissances plus consistantes sur le Modernisme, d’autres mouvements, d'autres arts, et l’histoire général du pays), et j’ai recommencé à zéro à partir de l’étude des peintres de la fin du 19ème siècle, ceux qui ont précédés les Modernistes de 1922.
Belmiro de Almeida: "Efeito de sol" -1892-
Un mot d’abord pour dire que je n’ai pas trouvé (ce qui me semble une aberration !), un livre de référence de 500 pages du type : "La peinture brésilienne moderne de 1822 à nos jours". Oubliez ! Il faut donc se résoudre à acheter divers ouvrages ou catalogues d’expositions, et faire son livre dans son propre cahier. Je commence donc à découvrir - et que les puristes ne s’étonnent pas si j’écris des impressions qui devraient être plus nuancées, sur des artistes qui leur sont familiers.
Giovani Battista Castagneta: "Marinha" -1899-
Ainsi, dans un ouvrage de 2006, consacré à une collection importante (mais donc subjective), celle de Sérgio Fadel, j’ai commencé à découvrir l’œuvre de Giovani Battista Castagneto (1851-1900) – encore encrée dans le réalisme, mais plus impressionniste, et tendant vers la simplification presque abstraite vers la fin de sa vie ;
Eliseu d'Angelo Visconti, s/d parede do Teatro Municipal de Rio de Janeiro (fresque au Théâtre Municipal de Rio de Janeiro)
Eliseu d’Angelo Visconti (1866-1944), qui de l’impressionnisme se dirigea vers l’Allégorisme de Puvis de Chavannes (1824-1898);
Arthur Thimóteo Da Costa (1882-1923), qui m’a rappelé Degas (1934-1917) et Henri Evenepoel (1872-1899) ;
Henri Evenepoel: "Le Caveau du soleil d'or" -1896-
Edgard Degas: "Place de La Concorde" -1875-
Belmiro de Almeida (1858-1935), entre réalisme et impressionnisme, mais qui a surpris le monde des arts avec une toile « Maternité en cercle » en 1908, d’une audace presque accidentelle (il en riait lui-même, mais quelle toile !), qui réunit les caractéristiques du Futurisme italien, et de l’Orphisme des époux Robert (1885-1941) et Sonia Delaunay (1841-1979), sauf que, cette fois-ci, quelques années en avance !
Futurisme Italien c/ 1912
Enfin, (tandis que je tendais l’oreille vers l’album « Est », d’Edgard Scandurra et Silvia Tape), j’hallucinais devant les œuvres d’Henrique Alvim Corrêa (1876-1910), dessinateur à l’âme sombre, voire cauchemardesque que Félicien Rops (1833-1898), peintre, dessinateur et surtout graveur belge vivant à Paris, maniait avec maestria…A noter que Corrêa a habiter un long moment à Bruxelles, où il développa une partie de son art...